Les projets de jumeaux urbains, lancés massivement en Asie, révolutionnent la gestion des villes intelligentes. Au Japon, l’initiative PLATEAU modélise déjà 250 municipalités en 3D, permettant de simuler flux de trafic, gestion de crise et aménagement urbain avant toute mise en œuvre1. En Corée du Sud, Séoul teste des outils de simulation de pollution et de planification énergétique pour réduire de 20 % ses émissions d’ici 20302. Ces plateformes intègrent données météo, capteurs IoT, images satellites et retours citoyens en temps réel, offrant aux décideurs locaux un « mirroir » dynamique de la ville. En France, des pilotes de jumeaux numériques urbains émergent à Nantes et Toulouse, portés par « Digital Campus » et des partenariats universités–collectivités. Les signaux faibles : subventions dédiées dans le Plan France 2030, hackathons municipaux et créations de start-ups spécialisées. Cette technologie, initialement pensée pour l’industrie, trouve un nouvel usage public, où simulation rime avec résilience, transition écologique et efficacité des services. À terme, les citoyens pourront interagir avec leur quartier en réalité augmentée pour signaler un dysfonctionnement ou tester un projet d’aménagement. Le déploiement à grande échelle nécessite encore normalisation des données (OGC), interopérabilité et protection des données personnelles. Pour les métropoles françaises, anticiper cette tendance, c’est préparer l’urbanisme de demain, associé à une meilleure prise de décision et une réponse optimale aux crises (inondations, canicules, congestion).