Environnement
Crédits carbone amont : l’essor des CDR de haute intégrité
Les crédits CDR (durables et naturobasés) se formalisent en Europe pour l’industrie zéro-carbone.
Face à l’urgence climatique, le marché des crédits de suppression de carbone (CDR) se structure pour répondre aux normes les plus strictes. En France, la Charte « Paris-aligned et high-integrity » lançée en avril 2025 engage d’ores et déjà 17 grandes entreprises (Schneider, Capgemini) à prioriser leurs réductions et à utiliser des crédits de haute qualité validés Article 6.4 ou ICVCM3. Les CDR durables (minérales, BECCS) et liés à la nature (reforestation, biochar) sont désormais envisagés dans un mix pour assurer une compensation réelle et durable des émissions résiduelles. À l’échelle européenne, le cadre CRCF (Carbon Removal Certification Framework) prépare l’intégration des crédits de suppression au sein de l’EU ETS à l’horizon 2026, posant les jalons d’un marché unifié et fiable. Cette formalisation vise à lever les barrières de prix et de confiance qui freinaient la demande : d’ici 2030, le volume de crédits amont pourrait croître de 300 %, porté par la demande industrielle et les obligations réglementaires. En France, des plateformes émergent pour agréger offres et demandes, offrir traçabilité et MRV (Monitoring, Reporting, Verification). Les signaux faibles : engagement de fonds publics via le Plan de Relance Vert, premières levées de roulement CDR par des ETI, et soutien de la BEI pour des projets BECCS pilotes. Pour les acteurs français, comprendre et investir tôt dans les CDR de haute intégrité, c’est garantir la crédibilité de leur trajectoire net-zéro et bénéficier d’un avantage concurrentiel dans un marché mondial qui se cherche encore un cadre robuste.