Les interfaces cerveau-ordinateur (BCI) sortent des laboratoires pour devenir une réalité médicale aux États-Unis. Neuralink, Synchron et Neuracle mènent actuellement 25 essais cliniques, marquant l'entrée dans "l'ère de la traduction" selon les chercheurs de l'Université de Houston. Ces dispositifs permettent aux personnes paralysées de contrôler directement des ordinateurs, des prothèses ou même de produire de la parole par la simple pensée. Le marché mondial des BCI devrait atteindre 69,8 milliards de dollars d'ici 2035, transformant radicalement la prise en charge des patients avec des lésions de la moelle épinière, la sclérose latérale amyotrophique ou les accidents vasculaires cérébraux. En Europe, la Norvège teste déjà des applications thérapeutiques avec des casques de réalité virtuelle pour traiter les troubles mentaux graves. En France, les premiers signaux faibles émergent : recrutement de neurochirurgiens spécialisés, partenariats entre hôpitaux et start-up de neurotechnologie, et création de centres de recherche dédiés aux interfaces neuronales. Les applications s'étendent désormais au-delà du médical : amélioration cognitive, interfaces homme-machine et même gaming. Pour les patients français, cette révolution pourrait transformer l'accès aux soins neurologiques et ouvrir de nouvelles perspectives de traitement pour des milliers de personnes en situation de handicap moteur ou de troubles de la communication.